La tête dans le guidon

La tête dans le guidon

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Vendredi soir, aux alentours de 18h30 nous sommes montés en selle afin de démarrer notre week-end vélo. Nous n’avions aucune idée d’où nous allions, ni même du temps que cela allait nous prendre. Ce premier trajet s’est effectué sous la pluie complète, un peu de brouillard de temps à autre mais pas une once de soleil dans le ciel ; toutefois, cela ne nous intéressait guère. De toute évidence, certains se plaignaient un peu mais en général, si je puis dire, nous étions tous plutôt contents de vivre ça ensemble, à s’encourager les uns les autres ! Le trajet n’était pas sans peine mais il faut dire qu’il aurait pu être pire ; des montées plutôt raides nous faisaient face. Certains d’entre nous les grimpaient à toute vitesse dépassant d’autres se faisant encore dépassés, les laissant avec le moral dans les chaussettes. Quelle ne fut pas notre satisfaction lorsque nous atteignions le sommet de cette montée et que nous pouvions laisser reposer nos poumons et nos cuisses en feu.

Ensuite, après avoir pédaler trois longues heures avec courage et sans râler, nous arrivâmes enfin ! Devant nous s’exposait une jolie et grande demeure. Celle-ci était entourée d’un grand jardin dont l’herbe verte contrastait avec la blancheur des briques qui la composaient. Essoufflés et fatigués, nous avons rangé nos affaires dans nos chambres et tout de suite étions attendus pour le repas de soir. Il était agréable de sentir la fatigue dans nos muscles, le bonheur de pouvoir se poser sur une chaise et de manger une bonne soupe chaude. Les rires de fatigue se faisaient entendre par-delà toute la pièce et il nous était impossible de rester calme plus de trente secondes. Toutefois, ce moment ne fut pas éternel, il était temps d’aller à la chapelle afin d’avoir une louange et d’entendre le témoignage de Daria. Finalement, épuisés par cette fin de journée, nous sommes allés nous coucher et nous pouvons tous dire qu’il était bien agréable de poser nos têtes sur un oreiller et de plonger dans nos sacs de couchage.

Samedi matin, nous étions attendus pour 8h30 afin de prendre notre déjeuner. Réveil un peu intense car pour ma part, en tout cas, aucune nuit n’aurait été assez longue. Après un bon café ou un thé bien chaud, nous étions en forme pour cette journée prometteuse. La matinée fut plutôt calme et reposante, quelque temps de louange dans une magnifique petite chapelle. Il est beau de nous voir chanter tous ensemble même lorsque nous ne connaissons pas les chants, entendre les voix plus timides toutes aiguës ou encore les jolies harmonies de Daria. Par la suite, Vincent et Sylvie commencèrent leur session de trois cours sur la gratitude.

Enfin, nous arrivons au grand jeu de l’après-midi nous permettant de bien nous dépenser et d’apprendre à connaitre le peu de personnes que nous ne connaissions pas encore. Par groupe nous étions affiliés à un personnage des années 1920 ayant peut-être commis un crime. Notre objectif, en tant que « famille » dudit personnage, était de trouver tout ce que nous pouvions afin de l’innocenter. En outre, nous devions trouver quel personnage les autres étudiants protégeaient. Ainsi, des photos dudit personnage furent collées dans notre dos et l’objectif étaient de la cacher des caméras des autres. A partir de là s’en suivit une belle après-midi remplie de joie, de proximité (dans le respect des règles sanitaires bien entendu) et pour certains, de pulls devenus bien sales ! Certains se jetèrent à même le sol afin de se protéger, d’autre se collaient dos-à-dos tout en essayant d’avancer, d’autres longeaient les murs, etcetera. Tous compétitifs, nous nous dépêchions de traverser les plusieurs épreuves qui nous attendaient, celles-ci devant nous donner des indices : reconnaissance de musiques, retranscription parfaite de mots codés, décodages desdits mots, pièce de théâtre, etcetera. L’objectif de ces épreuves étaient de récolter le plus d’indices, de preuves afin d’innocenter notre personnage. En outre, notre dernière étape fut la création d’un tout petit film mettant en évidence l’innocence de notre individu. Toutefois, le cœur central de ce jeu fut l’esprit de groupe, trouver les meilleures techniques afin de prendre en photos le personnage collé sur le dos des autres, traverser nos épreuves avec le meilleur résultat possible et bien sûr, le plus important : s’amuser un max !

Par la suite, après avoir continué à jouer dans le jardin et puis après avoir souper, nous étions attendus dans la grande chapelle aux plafonds hauts en bois et faite de briques blanches. Un grand silence la remplissait qui se fit lentement remplacé par une louange et le témoignage d’Apolline ainsi que celui du Père Cédric. Soirée émouvante, remplie d’émotions de toutes sortes. Le Saint Sacrement était exposé et celui-ci ne resta pas une seule seconde seul de toute la nuit. La plupart d’entre nous se sont proposés pour passer trente minutes, une heure dans la présence de Dieu. Même en dehors de la chapelle, nous étions calmes et reposés par la paix divulguée entre ces murs. Certains se sont fait confessés, d’autre sont restés un temps considérable assis sur le sol et d’autre sur leur chaise la tête dans leurs paumes. Nous ne pourrions point vous décrire la pureté de la présence que nous ressentions. C’est dans cette paix, que nous sommes allés nous coucher.

Le lendemain matin, la même organisation de la veille eut lieu avec le réveil, l’enseignement sur la gratitude où Vincent nous fit l’honneur de partager son témoignage. Ce n’est qu’après que nous nous sommes remis en petits groupes afin d’avoir un temps de partage sur ce qui nous a touché durant ce week-end. En outre, s’il y a bien quelque chose que nous avons retenu, c’est la belle harmonie de groupe propulsée durant ces deux jours, à travers le vélo sous la pluie, les différents jeux et bien d’autres choses. Après un dernier moment partagé dans la chapelle, nous sommes remontés sur nos vélos pour rentrer « à la maison », sous le soleil et de temps à autre une brume légère venant nous rafraîchir. Fatigués mais comblés de joie, nous sommes arrivés tous à des moments différents. C’est ainsi que se termina ce week-end rempli d’émotion. Nous tenons à remercier toute l’équipe qui a mis sur pied un si beau séjour ! 

Judith